Sigma Art 50 mm f/1.4 DG HSM
Intro
L'objectif standard est difficile à définir (voir ici), mais l'objectif standard parfait n'est pas plus aisé à dénicher ! Et voilà que se présente dans mes recherches un Sigma 50mm Art à un prix très en dessous du marché d'occasion... Alors, cet objectif si cher par rapport à ses concurrents et qui ne m'attirait pas plus que ça après en avoir lu pas mal de tests est devenu mien... Dès les premières prises de vues, ce fut le coup de foudre ! Conquis, je le fus de suite et cela fait maintenant plusieurs mois qu'il est devenu mon objectif principal et j'en suis toujours aussi satisfait.
Il n'est pas pour autant exempt de défauts... Je vous invite donc à prendre en considération cet objectif, à peser (et ce n'est pas peu de le dire) le pour et le contre et alors de faire un choix. Ce ne sera peut-être pas le même que le mien, et c'est pourquoi je tenterai, comme à mon habitude, mais peut-être encore un peu plus que d'habitude, de bien séparer les faits de mon sentiment personnel.
Mon avis sur les caractéristiques techniques
Bon, disons le d'entrée, cet objectif est incroyablement gros pour une focale fixe de 50mm ! C'est même du jamais vu, même le Canon 50mm f/1.2 est moins volumineux !
Et alors, quand on le pose à côté d'un Canon 50mm f/1.4 USM (dont les paramètres optiques sont identiques), rien que de le voir, on a déjà mal au cou ! En fait, on est au dessus de 800g ! C'est
plus lourd que les Canon 24-105 et comparé aux 150g du Canon 50 STM, on touche déjà là, l'un de ses plus "gros" défauts...
En fait, il respire la qualité, et inspire la confiance. Et au final, monté sur le Canon Eos 5D Mark IV (test à lire ici), l'ensemble est plutôt bien équilibré et agréable à manipuler. Je rappelle à ce moment le sentiment totalement opposé qu'avait révélé pour moi les Canon Ef 50mm f/1.8 STM et EF 40mm f/2.8 STM Pancake (test à lire ici), trop légers et petits à mon goût (et oui, on peut trouver un objectif trop léger !)... De même, je suis surpris car le Sigma 24-105 Art et ses 885g m'avait lui donné un sentiment d'inconfort et me tirait trop sur le cou. Je ne pense pas que ce sont seulement les 70g et le cm de plus qui font la différence avec le 50 Art, je pense que la répartition des masses dans ces deux objectifs n'est pas du tout la même. Le 24-105 s'allonge en zoomant et certainement que le centre de gravité est plus vers la lentille frontale que pour le 50mm fixe. Il faut dire qu'en plus à l'époque du test du 24-105, j'avais un boitier 5D3 qui lui aussi était plus lourd de 100g que le 5D4 que j'ai actuellement. Ainsi, si dans l'absolu, le 50mm est très lourd, et bien le ressenti, la prise en main et la fatigue générée ne sont pas si catastrophiques que pour d'autres du même poids. Voilà encore un avis très perso, mais important à signaler.
Aujourd'hui, sur le marché, le principal concurrent de notre Sigma Art 50mm est le Canon EF 50mm f/1.8 STM (test à lire ici). Ce sont pourtant deux objectifs très différents, mais le Canon est de loin le plus vendu, et le Sigma Art certainement le meilleur optiquement mais le plus cher...
Pour commencer cette mise en parallèle, ci dessous, une comparaison des tailles respectives des ensembles montés sur 5D4 (présentés ici avec le Sigma 50mm Ex f/2.8 Macro qui occupait mon sac avant cette version Art (test à lire ici).
La différence (encore une fois) parait démesurée ! Alors, il va bien falloir qu'il se démarque à l'utilisation pour pouvoir justifier de tels écarts de prix, de volume et de poids, même si certains esprits malicieux pourraient dire qu'en prix au kilo, il n'est pas si cher que ça... Oui mais voilà, on n'achète pas les objectifs au kilo !
Vous pouvez retrouver toutes ses caractéristiques chez LensTip : Sigma A 50 mm f/1.4 DG HSM
La focale : 50mm. C'est la focale la plus naturelle qui soit sur full frame. En tout cas, en ce qui me concerne, c'est ma focale fixe
préférée dans le cadre d'une utilisation mono-focale. Du portrait au paysage, on peut quasiment réussir à capter tout ce qui passe devant ses yeux. Je sais que certains sont plus adeptes du 35mm,
mais je le trouve plus adapté au monde de l'APS-C. Toutefois, je le redis, c'est aussi un sentiment personnel et c'est peut-être lié à ma formation initiale sur reflex 24x36 et focale fixe de
50mm (déjà !).
L'ouverture : f/1,4, cela ouvre bien, mais à contrario, on ne peut pas fermer au delà de f/16. C'est ici un point de comparaison avec le Sigma Ex 50mm f/2.8 Macro. Ce dernier n'ouvre pas aussi grand mais pourra fermer jusqu'à f/45 (en donnant de très bons résultats à f/22 et même très exploitable à f/32) ! Le Canon STM couvre lui une plage allant de f/1.8 à f/22. Rappelons ici que passer de f/1.8 à f/1.4 permet d'une part, d'améliorer notablement la vitesse d'obturation, ce qui en faible lumière sera un atout majeur, mais aussi, d'autre part, de produire des bokehs plus profonds, chose bien agréable (sinon indispensable) pour les portraits.
L'autofocus : le système HSM de Sigma est efficace. Rapide et silencieux, il est très agréable à utiliser. A noter la bague très large et très agréable de mise au
point permettant une retouche manuelle de la mise au point AF. Elle ne tourne pas avec la motorisation.
La distance mini de mise au point : avec 40cm, on est loin des 19cm du Sigma Ex macro et derrière les 35cm du Canon STM. Il faudra se contenter d'un rapport de
grossissement relativement moyen (1:5.5). Toutefois, à l'usage, si l'on ne souhaite pas une utilisation en proxiphoto, cette distance est dans la moyenne.
La stabilisation : pas de stabilisation sur cet objectif, la grande ouverture est censée permettre de s'en passer, même en faible lumière. Il est déjà lourd et gros, je n'ose imaginer ce qu'il aurait été avec une stabilisation en plus !
Mon avis sur la qualité optique
Quand on lit les tests des sites spécialisés, il ne ressort pas toujours très au dessus du lot et est parfois considéré comme beaucoup moins bon que ses cousins Sigma de la gamme Art. En rentrant dans les détails de ces tests, on note une qualité en retrait à grande ouverture avec un maximum de résolution atteint pour une ouverture de f/4.0 (ouverture où les concurrents sont aussi très bons...). Concrètement, sur LensTip, on atteint les 48 Lpmm au maximum (ce qui est réellement excellent) mais seulement 35 lpmm à pleine ouverture (ce qui est plutôt moyen !). Chez Dxo, le DxoMark est excellent (39) avec un très bon piqué de 25 (sur 5D4). Chez Photozone, il est aussi classé parmi les meilleurs.
Alors, il est gros et cher, il est prometteur sur les tests, mais pas irréprochable. C'est donc avec un intérêt très particulier que je me suis lancé dans ma série de photos tests. Le résultat est présenté ci-dessous :
C'est net et sans bavure, c'est un excellent piqué que propose ce Sigma Art ! Il ne fait aucun doute que c'est un peu moins piqué à pleine ouverture, mais effectivement, comme constaté par les testeurs "professionnels", à f/4.0, c'est difficile de trouver des défauts sur le rendu ! C'est même impressionnant. C'est très homogène dès f/2.0. Reste le cas de la pleine ouverture. C'est plus moyen sur les bords, mais tout de même pas si mal pour une telle ouverture. Je n'avais pas encore rencontré d'objectif, dans cette gamme de focale, capable de donner une image propre sur les bords à grande ouverture. J'ai quand même noté qu'à f/1.4, la profondeur de champ étant très faible, j'ai eu quelques ratés, certainement dus à des effets de bougé avant / arrière. Je ne sais pas si une stabilisation aurait pu remédier à ce phénomène.
Je note aussi qu'il y a très peu d'aberrations chromatiques, même à pleine ouverture. ce qui renforce généralement l'impression de netteté et de précision de l'image.
Penchons nous sur le vignetage. En général, sur un objectif qui ouvre aussi grand, il n'est pas négligeable. On peut espérer que la taille imposante de notre objectif ait au moins une bonne incidence sur cela. Sur les photos tests ci-dessous, on constate que finalement, le vignetage est très bien contenu. Il est visible à f/1.4, mais dès f/2.0, il devient très léger pour quasiment disparaitre à f/4.0. C'est un très très bon résultat.
Voici le grossissement que l'on peut atteindre avec notre Sigma 50mm f/1.4 Art, pour la proxi photo, ce ne sera pas gagné ! En dernier, le bokeh max atteint avec la distance mini de mise au point, certes, un peu longue, mais avec la très grande ouverture, on aboutit à un bokeh très doux et profond, un point vraiment excellent de cet objectif, qui devrait faire mouche pour les portraits.
Pour finir le test de sa qualité optique, je vous propose une série d'images concernant l'utilisation en mode portrait. La première série donne une idée des capacités de plans serrés. On voit qu'à cette distance, il faut fermer au dessus de f/2.0 pour avoir un visage de 3/4 net. On voit également l'évolution du bokeh d'arrière plan, encore une fois très doux à pleine ouverture.
Les séries suivantes sont quelques exemples de portraits à des distances un peu plus longues. La dernière est environ à 4m et permet un portrait en pied. On constate qu'en utilisant la pleine ouverture, on parvient à garder un très léger effet de flou d'arrière plan, permettant de très bien détacher le sujet de son fond. C'est rarement le cas sur de telles focales et c'est une conséquence directe de l'ouverture f/1.4. Du coup, on a là un objectif très bien adapté au portrait.
Pour résumer, voici un bel objectif, capable de donner des résultats de très haut niveau tant au centre que sur les bords de l'image. On peut se dire que la pleine ouverture aurait mérité d'être encore un peu plus piquée, pour autant, sur les portraits réalisés à f/1.4, le résultat est très plaisant, ce que j'ai pu constater à de nombreuses reprises sur le terrain.
Ces quelques photos permettent également de se donner une idée du rendu réél. C'est l'occasion de prendre mesure des possibilités offertes en faible lumière, ou de constater les excellents bokehs obtenus.
Le match contre le Canon EF 50mm f/1.8 STM
Le match doit bien entendu se faire avec le petit Canon EF 50 f/1.8 STM, considéré par beaucoup comme indispensable dans son sac et sans concurrent ( test à découvrir ici ).
J'ai déjà un peu taillé en brèche cette dernière idée avec le vieux Sigma Ex 50 f/2.8 macro qui tient le tarif du Canon et qui offre la macro en plus, mais souffrant de bien d'autres défauts. En terme de qualité optique, ces deux-là sont très équivalents avec un quasi match nul. (Vous pouvez retrouver ce match sur le test du Canon 50 STM).
Pour le test qui nous occupe aujourd'hui, c'est donc un match très déséquilibré sur le papier... On compare un cheval et une alouette ! Alors, mettons d'abord de côté les propriétés physiques et tarifaires de ces deux concurrents, et intéressons-nous, sans autre arrière-pensée, au comparatif des qualités optiques de chacun.
La comparaison ne parait pas si flagrante... Cela se trouve dans les détails. En effet, nous avons affaire à deux bons objectifs. J'ai fait le choix de comparer les objectifs à leur plus grande ouverture, en omettant le fait qu'elles n'étaient pas identiques. Il faut garder cela à l'esprit...
Dans cette position, le Sigma est quand même un peu plus piqué. Cela ne se voit pas au premier regard, mais en se penchant sur le Crop100 central, on le distingue. On distingue surtout les aberrations chromatiques très importantes du Canon. Sur un Crop central, c'est assez rare d'en déceler autant... Cela démontre que l'image à pleine ouverture du Canon souffrira d'un rendu bien plus approximatif et d'une sensation générale de flou (C'est une des conséquences de ces aberrations). Quand on prend le Crop100 sur les bords, la différence de piqué est encore plus flagrante, mais il faut dire que le Canon y est particulièrement mauvais ! Bien entendu, si l'on place le Sigma à f/1.8 (pleine ouverture du Canon), les différences seront encore plus grandes encore puisque le Sigma s'améliore à chaque fois que l'on ferme le diaphragme d'un cran... Donc, le vainqueur à pleine ouverture est sans aucun doute possible le Sigma Art !
A f/4, là où l'on commence à obtenir le piqué maximal des objectifs, les différences sont plus difficiles à trouver, et à f/8, même sur les bords, les qualités optiques sont similaires. Si on ne prend en considération que le rendu, on déclare égalité, si on prend en compte le prix et le poids, le Canon est donc forcément vainqueur dans ces ouvertures...
Sur la série d'après, on s'intéresse au vignetage... Et là, il y a un très gros écart de performance, en faveur du Sigma ! Si à partir de f/4, il n'y a plus d'effet, ni chez l'un ni chez l'autre, dans les grandes ouvertures, le Canon souffre terriblement de la comparaison, avec là encore une pleine ouverture en très grosse difficulté, la où le Sigma, plus ouvert encore est déjà bien meilleur.
Reste le Bokeh et le grossissement max. Ce dernier est très similaire, pour le bokeh, le Sigma et son ouverture plus grande, prend encore une fois un avantage conséquent.
Pour conclure ce match, le vainqueur est sans contestation possible le Sigma Art, pour autant que l'on reste d'un point de vue optique. Meilleur piqué, meilleure homogénéité, peu d’aberrations (alors que le Canon bat des records), moins de vignetage. Toutefois, quand l'ouverture devient plus faible, à partir de f/4, le Canon n'a plus à rougir en terme de rendu d'image.
Alors voilà de quoi nourrir votre réflexion... Bien sûr que le tarif et l'encombrement du Sigma vont rentrer en jeu pour faire son choix... Et alors, la majorité partira sur le Canon STM, et tous seront satisfaits de cet objectif (puisqu'ils n'ont pas l'autre...).
J'aimerais toutefois amener mon lecteur à aller plus loin dans son analyse... Le premier point est de savoir pourquoi vous achetez une focale fixe ? Pour le piqué ? pour l'ouverture ? Pour le portrait ? Pour le paysage ? Pour son encombrement ? Pour son prix ? Évidemment, si ce sont les deux dernières raisons... C'est le Canon qu'il vous faut, et oubliez bien rapidement le Sigma Art ! Si c'est pour le paysage, la question commence à se poser... Dans ce type de photos, on ferme souvent à f/4 ou f/8. Dans ce cas, le Canon s'en sort aussi bien que le Sigma. Alors pourquoi payer le prix du Sigma ? Disons quand même qu'avec le Sigma, les photos de paysage à grande ouverture sont largement meilleures (homogénéité et absence d'aberrations), et parfois, on en fait.
Pour les autres raisons, toutes les autres, c'est bien le Sigma qui est le meilleur choix, et de loin ! Il existe aujourd'hui de bons zooms, et pour la plupart des photographes, la focale fixe est un appoint pour certains types de photos, en particulier le portrait. Pour le portrait, on cherche du bokeh, de la douceur. Il faut donc pouvoir ouvrir grand. La combinaison 50mm f/1.4 est meilleure que 50 f/1.8. D'autre part, le piqué du Sigma à f/1.4 donne vraiment de très beaux résultats, alors que la pleine ouverture du Canon est parfois à la limite de l'exploitable. De même, faire des photos à pleine ouverture en prenant un peu de recul donne un meilleur détachement du sujet sur le fond de l'image avec le Sigma que le Canon.
Pour finir, je parlerai aussi des photos en faible lumière, le Sigma permet d'avoir une vitesse d'obturation double de celle du Canon et ce n'est pas négligeable dans les concerts. De plus, j'insiste encore une fois, pour moi, le Canon à f/1.8 est limite en terme de rendu.
Conclusion, le Sigma est meilleur dans bien des domaines, mais il le fait payer et très cher ! Ce n'est pas si facile de fabriquer un objectif sans défaut... Mais, le Canon a-t-il vraiment un intérêt en dehors de l'utilisation en paysage ? Après, tout dépend de son parc optique et de son envie de lester son sac... J'entends (ou lis) trop souvent que le Canon est un super objectif pour le portrait... C'est justement dans cette utilisation qu'il est le moins à l'aise ! Mais c'est vrai que si l'on compare à un 18-55 ou un 18-135, il y sera meilleur. Dans l'absolu, le Sigma Art est le 50mm le plus adapté à ce type d'utilisation, et de loin.
Comme vous l'avez déjà compris, ce fut un coup de foudre immédiat. Seuls certains objectifs me font ça. C'est d'autant plus étonnant que je n'en attendais pas grand chose à l'origine. J'avais beaucoup lu sur les 50mm, j'en ai eu pas mal dans les mains (Je n'ai pas publié la plupart des tests que j'ai pu faire sur les 50mm...), et seul le Sigma Ex 50mm Macro m'avait vraiment séduit avant.
Mais voilà... La première idée qui m'est venue à l'esprit quand je l'ai pris pour la première fois dans les mains, c'est que je ne pouvais de toutes façons pas garder un objectif si gros dans mon sac... Et puis viennent les premières photos... Tout de suite je retrouve l'intérêt des grandes ouvertures... Bokeh profond, grande vitesse d'obturation. Et de suite, je me sens bien avec. L'ensemble 5D4 + 50 Art est bien équilibré. Finalement, ce n'est pas plus encombrant qu'un zoom trans-standard.
Alors maitriser une ouverture de f/1.4 n'est pas toujours aisé, mais on teste, on tente, on ose et on finit par prendre quelques habitudes. Les photos claquent, elles sont piquées et l’homogénéité qui faisait défaut au Canon renforce encore la sensation de netteté et de précision des prises de vues. L'autofocus est précis et silencieux, cela me change du vieux Ex macro...
Il y a un phénomène que je souhaite aborder ici. J'ai testé plusieurs Sigma Art en focale fixe, mais c'est le premier test que je rédige sur l'un d'entre eux. Ils sont souvent encensés par la critique. Du coup, quand on en a un dans les mains, on attend le meilleur du meilleur... J'ai pourtant été souvent un peu déçu. Le 85mm est vraiment bon mais vraiment trop gros, et puis pour ma part, je n'aime toujours pas cette focale que je trouve toujours ou trop longue ou trop courte... Le 135mm est désarçonnant : je ne sais toujours pas ce qui ne m'a pas plu... Je crois que c'est un rendu un peu trop propre, léché. C'est un peu comme à l’hôpital, tout est net, propre, mais ça manque de vie... Finalement, ce 50, qui ressort des tests comme l'un des moins bons de la série Art, est celui qui me plait le plus, peut-être justement car il n'est pas parfait et que cela lui donne une vraie personnalité ! De plus, je me répète encore une fois, mais en ce qui me concerne, c'est ma focale préférée, cela explique encore un peu plus mon avis...
Un point important qui ressort de ma pratique et de mon expérience avec cet objectif, c'est que je n'hésite jamais à utiliser la pleine ouverture. En dehors des tests qui indiquent un piqué un peu en retrait, cela reste très bon tout de même. Avec le Canon, je n'utilisais le f/1.8 que lorsque je cherchais un effet particulier, car je savais que la photo serait meilleure en fermant à f/2.8 ou f/4. Sur le Sigma, je ne me pose pas la question, je ne fais pas tout à f/1.4, mais je sais que je ne sacrifie pas grand chose d'autre quand je le fais, et c'est toujours un paramètre de moins à considérer, et sur le terrain, un paramètre de moins, ce n'est négligeable !
Ci-dessous, par exemple une photo que vous ne ferez pas facilement avec un autre 50mm. C'est du paysage à f/1.4, l'impression de relief est caractéristique de cet objectif. Le sujet se détache du fond grâce à l'effet de flou très progressif et très doux de l'objectif. Cette photo bénéficie aussi de la netteté très correcte sur le bord droit, que cet objectif est capable de délivrer à pleine ouverture. Cela ressemble donne un petit effet tiltshift... Bon, on n'arrive pas à ce genre d'effet à tous les coups, c'est aussi une question d'entrainement, mais c'est sûr que l'on n'y arrive jamais avec un zoom trans-standard ouvrant à f/4.0 !
Alors voilà, en quelques sorties, il m'a convaincu et j'ai décidé que je ne pouvais pas me passer d'un tel cailloux ! Alors j'ai regardé mon sac... Et c'est un zoom trans-standard qui a laissé sa place. Depuis, je n'ai pas de regret, et je vous le dis, n'hésitez pas, comme moi à parfois laisser tomber les zooms pour privilégier une focale fixe. Arrêtons de toujours penser qu'un 50mm fixe est forcément un objectif d'appoint, si jamais... J'avais déjà fait cette analyse avec le vieux Sigma Macro, ou avec le Canon EF 135mm L f/2 (test à lire ici). C'est un cheminement que chacun peut faire. Oui, il faut accepter de changer d'objectif plus souvent, mais aujourd'hui avec les mega pixels que nous proposent les boitiers, recadrer à la place de zoomer n'est pas chose impossible. Reste que le grand angle manque quand même...
Ainsi, en ce moment, et ce fut le cas tout cet été (je vous invite à parcourir les topo-randos publiés sur le Sancy ou en Ariège (à découvrir ici), où un grand nombre de photos ont été prises avec le Sigma 50 ART), je me balade avec l'excellent Tamron 17-35 pour le grand angle (test à lire ici), le 50mm ART pour les paysages et pas mal de portraits et le Sigma 100-400 C (test à venir). J'ai toujours en plus le Sigma Ex 105mm f/2.8 Macro (test à lire ici). Si on y ajoute un ou deux multiplicateurs et le drone Anafi (test à lire ici), vous avez le contenu photo de mon sac de rando. Mon sac photo complet contient deux ou trois objectifs de plus..
Ma conclusion
Pour conclure, je dirais donc que le Sigma 50mm f/1.4 HSM ART n'est pas l'objectif idéal, adapté à toutes les pratiques et pour tout le monde. C'est d'abord un objectif de passionné ! Il est cher et n'a pas forcément sa place dans tous les sacs de par son poids ou son volume. Il ne faut pas le penser comme un objectif en plus de son équipement (comme peut l'être un canon STM à 100€ qui pèse moins de 200g), mais plutôt comme un objectif central de son équipement, les autres objectifs venant en complément de ce 50. Les zooms trans-standards sont construits sur des compromis qui induisent des limites optiques, comme l'ouverture, mais aussi souvent l'homogénéité. Alors, osez sortir de votre zone de confort, optez pour un tel cailloux et ne vous laissez pas le choix, sortez avec un seul objectif : celui-ci... Vous allez voir, petit à petit, tout ce que l'on peut faire avec une telle optique... Vous allez élargir votre créativité et alors, ce que vous ne pouvez pas faire avec, finalement, cela passera au second plan, et de toutes façons les autres optiques de votre sac le permettront. Mais oui, il faut accepter de se séparer d'un 24-105 (qui semble si indispensable et qui est pourtant si moyen...) et mettre un Sigma 50 Art à la place dans le sac !
Quelques photos prises avec le Sigma 50mm f/1.4 HSM ART
pour résumer...
le Sigma 50mm f/1.4 HSM ART
Ce que j'ai adoré
- la qualité optique de très haut niveau
- la pleine ouverture à f/1.4 de bonne qualité
Ce qui est bien
- le vignetage - l'homogénéité
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Ce que j'ai détesté
- rien
Ce qui pourrait être mieux - le poids
- le volume - le prix !
|
Retrouvez les tests complets des autres sites sur cet objectif :
Le Sigma 50mm f/1.4 DG HSM ART :
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Alex (samedi, 28 décembre 2019 16:07)
Salut béanico,
décidément tu es attiré par les mêmes objectifs que moi ^^, j'ai ce 50 art quasiment depuis sa sortie et je ne l'ai jamais regretté. Son prix, sachant que sa cible c'est le 55 f/1.4 Otus de Zeiss et non les 50 f/1.8 et f/1.4 Nikon/Canon de conception beaucoup plus simples (Sigma avait déjà fait un 50 f/1.4 EX pour les concurrencer), est plutôt correct en fait. Si Nikon et Canon avaient conçus un 50mm f/1.4 aussi ambitieux que ce qu'ils ont fait en 35 et 85 il aurait couté beaucoup plus cher, héritage du 50mm argentique censé être l'appoint dans le fourre-tout comme tu le dis.
Face au Zeiss, 3x moins cher, moins lourd, moins encombrant, avec AF et ne fait vraiment moins bien qu'à f/1.4, autant dire que Sigma a réussi son pari. Face aux autres Sigma Art en revanche, les tests le mettent devant le 20, le 24 et le 35, vu la conception encore plus imposante des 28, 40, 85, 105 et 135mm là-aussi c'est normal que les performances sont globalement inférieurs (c'est malheureux à dire mais dès qu'on veut de la qualité, faut chercher les plus lourds lol).
Le but de ces objectifs étant justement d'être "utilisables" en toutes circonstances et dès la pleine ouverture, c'est dans ces conditions qu'il faut les comparer aux petits f/1.8 plus basiques et là qu'on voit pourquoi on se trimballe ce genre de tromblon. De même pour l'ouverture limitée à f/16, là encore ce sont des optiques conçues pour un usage aux grandes ouvertures, le 50mm macro est fait pour la macro où le but c'est de faire du détail et où il faudra fermer fortement pour ne pas réduire la PDC à une feuille de cigarette, avec un 50mm classique même à distance minimale ce sera moins pertinent de fermer même à f/16, au contraire on va plutôt vouloir flouter au maximum.
Maintenant, comme je rationalise un peu mon parc optique, je suis tenté de troquer mes 24 et 50 f/1.4 art contre le récent Tamron 35 f/1.4, à l'usage dans pas mal de situations je trouve le 50 un peu trop serré et passe au 24 mais souvent un peu trop large, avec le 35 la largeur me conviendrait mieux et au pire comme tu le dis pour correspondre au 50mm il y a le recadrage, d'après les tests le 35 fait encore mieux que le 50 art aux grandes ouvertures (bon le 50 est juste exceptionnel dès f/1.8, et 35lpmm comme l'indique les mesures lenstip c'est le niveau qu'on peut déjà juger très bon sur les bords donc avoir ça au centre dès f/1.4 c'est très bon aussi, mais le 35mm Tamron atteint déjà 38.5lpmm à f/1.4...sur les bords! Au centre on est à 45lpmm). D'autant qu'en troquant les 24/50 contre le 35, je me retrouve avec 1 seul objectif qui a les mêmes dimensions et poids que le 50mm, exit du coup le poids et l'encombrement du 24mm dans le sac. Après question de choix et il faudra que je le prenne en mains quelques temps pour voir à l'usage même si j'ai utilisé un 35 f/1.8 pendant quelques temps en complément, comme j'ai dit c'est une rationalisation de mon sac, j'hésite encore pas mal à m'en séparer tellement ce 50 est génial, parce qu'en revanche j'aurais un peu moins de mal à me séparer de mon 24 mais je crains que de garder le 50 ne m'incite à garder aussi le 24 pour ces situations où je veux voir plus large.
Pour l'autofocus, un conseil: calibrage! D'ailleurs un conseil qui vaut pour absolument TOUS les objectifs montés sur un reflex, Sigma, Tamron, Canon, Nikon ou autres. J'ai calibré le mien avec le dock USB, j'ai dû entrer des valeurs de +5 à +10 selon la distance de la mise au point, et les résultats n'ont plus rien à voir. Je précise quelle que soit la marque parce qu'on peut lire un peu partout qu'avec des Sigma art c'est obligatoire alors qu'avec des objectifs Nikon/Canon il n'y a pas besoin, je peux te garantir que mes anciens 50 f/1.8 et f/1.4 de Nikon ont eu besoin de réglages précis sur TOUS les boitiers sur lesquels je les ai montés, aucun ne tapait juste et c'était même pire que le Sigma parce que Nikon ne propose pas de réglages sur plusieurs distances or rien que le 50 f/1.4G que j'avais nécessitait un réglage de -12 à courte distance et + 14 à longue distance, autant te dire que c'était très marrant de devoir changer le réglage à chaque fois que le sujet changeait de distance, avec le dock Sigma c'est calé à plusieurs distances et depuis il tape juste en toutes circonstances.
Beanico (dimanche, 29 décembre 2019 19:27)
Bonsoir, merci de ce commentaire bien précis et complétant très bien article. Oui, moi aussi je suis passé par un calibrage, et moi aussi je le fais sur quasiment tous les objectifs... Je sui aussi conscient que la cible de Sigma en terme de concurrence n'était pas forcément les 50 f/1.8 de Canon ou Nikon, mais sur les réseaux, on voit toujours mis en avant le Canon 50 f/1.8 à cause de son prix, sans jamais mettre en balance les compromis faits lors de sa conception... C'est pourquoi je souhaitais avant tout le mettre en concurrence avec le Sigma.
Cordialement
Alex (dimanche, 29 décembre 2019 22:58)
C'est sûr que les 50 f/1.8 "de base" ne sont pas destinés au même usage que le Sigma, il faut être fan de la focale et avoir des exigences très élevées pour se coltiner ses 815g, la gamme Art en général d'ailleurs répond à des exigences de qualité au détriment des caractéristiques physiques...mais avec les résultats qui vont bien :) .
Bonnes fêtes ;) .